Où tout bascule pour rester droit
A force de ces yeux traversés
Sous peine de croiser ces cécités
et ces portables obnubilant
Où l’on a tout à raconter, tant à rire
J’ai eu ce besoin de l’éperonner
Ce si conté, ce précieux ''ici et maintenant''.
Je perchais mes yeux sur ces cheminées
Appelant au secours mes idées nomades
Mais il se dérobe, comme accidenté
Je le vois victime, la ligne est brouillée
On parle trop fort comme pour l’écraser
A coup de vitesse, à coup de futur bousculé
Abruti de klaxons et de lèvres pincées.
Un bradyséisme sur une terre de pas pressés
Notre présent saigne de ne pas être ici.
A force de ce quotidien d’épaules cognées
De coquards d’âme, d’idées sèches
J’ai poussé la porte, j’ai regardé
Leur gaité déréglée, leurs tristesses trop vieille
Leurs regards dans le mien, le mien dans le leur
Je me suis arrêté où l’on crie ou bavarde
Mais où on le fait ensemble
J’ai trouvé où inviter le temps, où le laisser faire
Se laisser calmer, nous laisser comprendre
J’ai appelé le barman, un verre, puis deux
Faute de me voir et de m'évaluer, je les regarde
Des profils sans noms d’hommes cassés
De l’un à l’autre, ces estropiés sans bateau
Rencontrer le temps, là où tout semble fait pour l’oublier
Quel monde étrange où l’on bascule pour rester droit
Comme des débutants eux et moi refaisons le monde
Mais il scintille maintenant, sans talon, ni moteur
Sans les injures des pressés et leurs dépressions cachées
La Cité est loin, l’ici est là et l’instant s’installent
Ce soir et cette nuit, nous vivons ad libitum
La sollicitude est mendiée en silence.
La rue, ce bus, sont pleins de solitudes.
Cette abondance de manques m'ébranle comme toujours.
Je regarde ailleurs pour respirer. Je sais que je n'oublierai pas.
Le dos tourné à l'abondance de riens pluriels,
Comme s'il fallait avoir honte. De quoi au fait ?
Corine
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